« La haine n’est jamais un accident. Elle est souvent construite, alimentée, diffusée. Et bien souvent, tout commence par une fausse information »
Ce 18 juin, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre le discours de haine, Thibitisha Fact s’engage aux côtés des citoyens et des médias pour dire non à la haine, en ligne comme hors ligne.
Dans un contexte mondial où les tensions identitaires, les conflits politiques et les fractures sociales se traduisent de plus en plus violemment sur les réseaux sociaux, il est urgent d’agir. Et cela commence par comprendre comment la désinformation nourrit la haine.
Quand les mots en ligne deviennent des menaces réelles
En République Démocratique du Congo, comme ailleurs, les discours de haine prennent différentes formes : propos ethnicistes, stigmatisation régionale, insultes sexistes, appels à la violence… Et ces mots, tapés parfois derrière un écran anonyme, ont des conséquences bien réelles.
Ces derniers mois, nous avons observé :
- Des appels à la haine contre certaines communautés dans les zones de conflit à l’Est du pays,
- Des fake news ciblant des personnalités religieuses ou politiques, déformées pour inciter à la haine,
- Des commentaires virulents diffusés sur TikTok, Facebook ou WhatsApp, alimentant peur et division.
Désinformation + émotions = cocktail explosif
Les discours de haine se propagent rarement seuls. Ils voyagent souvent dans le même bus que la désinformation.
Une photo sortie de son contexte, une fausse citation attribuée à un leader, une rumeur amplifiée sur WhatsApp, etc.
Au sein de Thibitisha Fact, nous avons enquêté sur plusieurs cas où de simples intox ont servi de carburant à la haine :
- Une photo détournée de prétendus mercenaires français, accusés à tort de combattre aux côtés des FARDC contre le M23, attisant les tensions sécuritaires dans l’Est du pays.
- Une déclaration fabriquée du Cardinal Fridolin Ambongo, interprétée comme une attaque confessionnelle.
- Une fake news sur une prétendue rencontre entre Joseph Kabila et la MONUSCO, utilisé pour attiser la colère politique.
- Une image qui prétend montrer les enfants travaillant dans une mine en RDC
- Une photo du général Ephraïm Kabi, en uniforme militaire portant des insignes de l’UDPS, sortie de son contexte pour soutenir deux narratifs polarisants : l’instrumentalisation de l’armée par le pouvoir et une supposée loyauté ethnique du général envers les Baluba.
Dans tous ces cas, le mensonge a toujours un impact : il est utilisé comme une arme, pour diviser, manipuler, et parfois inciter à la haine.
Ce que fait Thibitisha Fact contre le discours de haine
Depuis notre création, nous nous sommes engagés à déconstruire les fake news avant qu’elles ne nourrissent la haine, produire des contenus pédagogiques sur les dangers de la désinformation, former les jeunes et les journalistes aux bonnes pratiques numériques, créer des espaces de dialogue autour de l’information responsable.
« Chaque vérité publiée est une barrière contre la haine ».
Ce que chacun peut faire
Nous invitons chaque internaute, chaque journaliste, chaque citoyen à faire un choix clair : celui de la vérité contre la haine car si un mot peut blesser, un fait vérifié peut sauver.
Tu n’as pas besoin d’être journaliste pour combattre la haine. Tu peux :
✅ Refuser de partager sans vérifier
✅ Signaler les discours haineux sur les plateformes
✅ Corriger calmement les fausses infos dans tes groupes
✅ Suivre des sources fiables, comme Thibitisha Fact
✅ Participer à des ateliers d’éducation aux médias
Et surtout : en refusant de relayer ce qui divise, ce qui stigmatise, ce qui pousse à la violence.
La haine commence souvent par une intox. L’antidote, c’est la vérité.
Notre appel
En cette Journée internationale de lutte contre le discours de haine, nous lançons un appel solennel à tous les citoyen·ne·s, journalistes, autorités et plateformes numériques pour qu’ils prennent leurs responsabilités face à un défi qui nous concerne tous.
La désinformation n’est pas une opinion, mais une menace qui érode les fondements de notre société. Elle crée des divisions, alimente les préjugés et mine la confiance entre les individus. Nous devons nous engager à vérifier les faits, à promouvoir des informations véridiques et à dénoncer les mensonges qui circulent.
La haine, quant à elle, n’est jamais anodine. Elle se manifeste sous de nombreuses formes : racisme, sexisme, homophobie, xénophobie, et bien d’autres. Chaque mot, chaque image peut avoir des conséquences profondes sur la vie des gens et sur la cohésion sociale. Il est impératif de comprendre que derrière chaque discours haineux se cachent des vies humaines, des histoires et des souffrances.
Nous lançons un appel à la mobilisation de toutes et tous face à la montée inquiétante du discours de haine et de la désinformation. Il est essentiel de s’informer et de sensibiliser son entourage sur les dangers que ces fléaux représentent pour notre société. Chacun peut agir à son niveau : en partageant des ressources fiables, en favorisant des échanges respectueux, et en mesurant l’impact de ses paroles et de ses actes. Que vous soyez journaliste, acteur de la société civile ou simple citoyen, vous avez un rôle à jouer pour empêcher que la haine ne s’enracine dans nos communautés.
Il est tout aussi crucial de tendre l’oreille à celles et ceux qui en sont victimes, de reconnaître leur douleur et de faire entendre leur voix. Enfin, nous exigeons des autorités publiques et des plateformes numériques qu’elles assument leurs responsabilités en mettant en place des politiques claires, des mécanismes de signalement efficaces et des sanctions adaptées contre ceux qui propagent la haine. Ensemble, faisons front pour une société plus juste, plus informée et plus solidaire.
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